Une attention accrue quand on traverse un passage à niveau à cheval
Le 9 juin dernier, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux passages à niveau, Infrabel et les associations équestres appellaient à la vigilance en raison d’une faible tension électrique qui circule dans les voies. Et il y a de bonnes raisons.
Le 18 septembre 2021, Saskia Pee (47 ans), une cavalière expérimentée, se trouve sur le dos de sa jument devant le passage à niveau fermé de la gare d’Oud-Heverlee (Brabant flamand). Le train passe et les barrières s’ouvrent. Saskia ordonne à son cheval de se mettre en marche. En traversant le passage à niveau, l’animal donne un coup de sabot (non ferré) sur la voie.
« Je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé à ce moment-là », raconte Saskia. Le cheval ressent une secousse, s’agite et se cabre. « Soudain, je m’envole dans les airs comme une fusée ». Saskia atterrit brusquement sur le coccyx et se foule les deux poignets. « C’était très douloureux et j’ai été très choquée. Tout s’est passé très vite. J’ai eu mal pendant environ un mois et demi. Je sais que je dois faire attention aux passages à niveau », conclut-elle.
Le cheval très sensible aux passages à niveau
L’accident de Saskia n’est malheureusement pas un fait isolé. Avec les beaux jours, de nombreux cavaliers sortent en promenade. Il peut donc arriver de devoir passer sur un passage à niveau d’une ligne électrifiée.
Du courant circule presque toujours dans les les voies. A l’école, au cours de physique, on apprend que le courant électrique circule de la borne positive vers la borne négative. Les trains électriques roulent grâce à l’électricité qui provient d’une sous-station de traction. Celle-ci envoie le courant sur la caténaire et alimente le train en électricité via le pantographe situé sur le toit du train. Le courant perd sa tension à travers la résistance (les moteurs du train), passe dans la voie et retourne au pôle négatif.
(Schéma Infrabel)
Le courant qui traverse la voie a donc théoriquement une tension de 0 volt. Mais en réalité, les rails eux-mêmes ont une certaine résistance. Par conséquent, il y a toujours une faible tension électrique sur la voie. La tension de la voie dépend principalement du volume du trafic ferroviaire et pas tellement de la proximité immédiate d’un train.
Des recherches ont montré que les chevaux sont sensibles à partir de 5 volts. En marchant sur un rail, il peut ressentir un petit choc et prendre peur. Cela peut conduire à des situations dangereuses, comme celle vécue par Saskia. Afin d’éviter des accidents, le comportement le plus sûr est de descendre de cheval, de le guider à l’aide de la bride et de traverser tranquillement le passage à niveau quand les barrières sont levées.
Norme européenne
Il existe une norme européenne pour la tension sur les voies. Elle fixe la tension de longue durée maximale dans les voies à 120 volts de tension continue. Infrabel s’efforce de maintenir la tension de voie aussi basse que possible et dans les valeurs de cette norme.
Le réseau ferroviaire belge compte près de 3.600 km de lignes et près de 1.650 passages à niveau. Le réseau Infrabel est l’un des plus denses d’Europe. Par ailleurs, il existe des centaines de kilomètres de pistes à chevaux en Belgique. 350.000 chevaux sont officiellement recensés en Belgique pour environ 100.000 cavaliers. Avec 11 chevaux par km², la Belgique aurait ainsi la plus forte densité de chevaux au monde !
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