Allemagne : moderniser encore davantage le réseau pour plus de transfert modal
L’industrie allemande estime que le gouvernement fédéral doit prendre des mesures importantes pour développer le transport ferroviaire de marchandises et supprimer les goulets d’étranglement sur le réseau ferroviaire.
« Un transport de marchandises performant est un facteur d’implantation décisif et une condition nécessaire pour une protection ambitieuse du climat ». C’est ce qu’a déclaré la semaine dernière à Berlin Holger Lösch, directeur général adjoint de la Fédération de l’industrie allemande (Bundesverbands der Deutschen Industrie – BDI).
La BDI a présenté un document de synthèse sur la manière de rendre le transport ferroviaire plus performant en Allemagne. Il y est dit que malgré une augmentation des volumes, la part du rail dans le transport de marchandises stagne à environ 19 pour cent des prestations de transport. L’objectif de la coalition est de faire passer la part du fret ferroviaire à 25 pour cent d’ici 2030.
Pour augmenter la part du transport ferroviaire, il faudrait éliminer les « faiblesses flagrantes » du réseau ferroviaire. « L’État fédéral doit maîtriser durablement les goulets d’étranglement récurrents en développant et en modernisant massivement le réseau ». Ce faisant, la possibilité de planifier les transports doit être maintenue.
Des parts modales trop modestes
Bien que tout le monde parle depuis longtemps de l’importance que le mode de transport ferroviaire jouera à l’avenir pour la mobilité et la logistique, sa part dans les prestations de transport dans le transport de marchandises stagne depuis des années. En 2019, le rail ne représentait toujours qu’une part d’environ 19% des prestations de transport en Allemagne.
Pourquoi en est-il ainsi ? La réponse est simple, selon le BDI : les chargeurs choisissent souvent la solution de transport qui répond le mieux aux exigences de leur mission de transport respective. Les critères de sélection du mode de transport se focalisent essentiellement sur la durée du transport, la fiabilité, les coûts et, de plus en plus, le nombre de kilomètres parcourus dans le trafic local de moins de 50 km, pour lesquels le camion est d’un prix défiant toute concurrence.
Transport combiné
La BDI voit un potentiel surtout dans le transport combiné (TC). Dans ce cas, des conteneurs ou des semi-remorques de camions, par exemple, sont transportés sur le rail sur de longues distances. Le camion n’est utilisé que sur une distance aussi courte que possible – par exemple pour aller chercher les unités de chargement dans un centre de transbordement.
Le TC aurait donc un rôle central à jouer pour générer des trafics supplémentaires sur le rail et contribuer ainsi à la réduction des émissions de CO2 dans le secteur des transports, estime le BDI dans son document. Sans des conditions cadres appropriées pour le TC, les objectifs nationaux et européens de répartition modale pour le rail ne pourront pas être atteints.
Mais il y a des conditions. Le rail doit en effet s’améliorer, peut-on lire dans le document, notamment en termes de fiabilité. Cela signifie une augmentation significative de la ponctualité.
Un point particulier concerne les terminaux, qui doivent être planifiés et gérés de manière « compatible avec le marché », c’est à dire avec les flux des chargeurs. Or ce n’est pas toujours le cas. Les capacités des terminaux pour le transport combiné doivent être fortement développées et les coûts élevés des terminaux devraient être réduits. Il y a aussi la question des heures d’ouverture et de fermeture de ces terminaux.
Le BDI estilme qu’à l’avenir, le transport combiné sera mieux à même de proposer des solutions compétitives pour une multitude de tâches de transport différentes. Grâce à des offres attrayantes, à sa fiabilité et à sa grande orientation client, il représente de plus en plus l’option privilégiée par rapport au transport tout-camion à partir de distances moyennes.
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