Le troisième concurrent espagnol, iryo, se lancera en novembre prochain
L’opérateur iryo, qui n’exploite pas encore son lot de trains à grande vitesse dans le cadre de la libéralisation espagnole, se lancera dès novembre prochain.
À l’origine il y a en 2015 la création de la société Intermodalidad de Levante S.A (en abrégé ILSA), par des partenaires de la compagnie aérienne Air Nostrum et par Victor Bañares, dans le but d’être le premier opérateur privé de trains de voyageurs en Espagne et de concurrencer Renfe dans les services à grande vitesse.
En parallèle, il y avait le souci très clair en Espagne d’augmenter le nombre de circulations afin d’alimenter les caisses d’ADIF AV, le gestionnaire d’infrastructure à grande vitesse, dont le réseau accumule une dette astronomique. Or l’opérateur historique Renfe seul ne serait jamais parvenue à doubler ou tripler son trafic.
L’ADIF adopta alors une méthode originale de « libéralisation encadrée », par lots de trafic, pour contourner la problématique bien con nue de la congestion du réseau, et qui est une barrière à l’entrée de nouveaux acteurs. Les soumissionnaires intéressées par des accords-cadres purent soumettre leurs propositions fin octobre 2019 selon une structure originale en trois paquets, chacun comportant trois lignes. ILSA remporta le paquet B et s’engageait à utiliser 70% de la capacité disponible (près de 40 services aller-retour par jour) à partir de janvier 2022.
La pandémie est passée par là, retardant de quelques mois la mise en service.
ILSA avait aussi annoncé dans la foulée qu’elle utiliserait 23 trains Bombardier Zefiro fournis par Trenitalia dans le cadre d’un leasing. Entretemps, Bombardier se retirait de l’industrie ferroviaire suite à la vente à Alstom, mais le segment train à grande vitesse était repris par Hitachi Rail, déjà présent en Italie suite à son achat de Ansaldo-Breda. Il faut donc dorénavant parler des Frecciarossa Hitachi Rail, un train déjà en service en Italie depuis 2015 ainsi que plus récemment en France entre Paris, Lyon et Milan.
De ILSA à iryo
Le 18 novembre 2021, la société ILSA annonçait, lors d’un événement organisé dans le jardin tropical de la gare d’Atocha à Madrid, sa marque commerciale définitive : iryo.
Trois mois plus tard, le consortium dans lequel l’opérateur public italien Trenitalia joue un rôle majeur, annonçait l’arrivée d’un troisième actionnaire, Globalvia, entraînant une recomposition du capital. S’agissant d’un changement significatif dans l’actionnariat de la société, l’opération devait avoir l’approbation de l’ADIF au niveau contractuel.
La possible atténuation de la pandémie a pu permettre à iryo de poursuivre ses préparatifs, alors que la Renfe (avec ses AVE et son train Avlo), ainsi que la SNCF avec son Ouigo España, se sont déjà lancés dans la compétition depuis le printemps 2021 entre Madrid et Barcelone.
Lancement en fin d’année
Le 5 avril dernier, à l’occasion de la seconde édition du ‘Wake Up, Spain!’, Carlos Bertomeu, président d’ILSA, annonçait le lancement des premiers services en novembre 2022 entre Madrid et Barcelone, puis au début de 2023 vers Malaga.
Dans son discours, il a expliqué point par point quels sont les attributs différentiels de ces trains et de l’entreprise ferroviaire que les clients « vont percevoir ». Le CEO de ILSA a indiqué toute la stratégie d’iryo était basée sur « l’expérience de voyage » du client.
Après un investissement initial d’1 milliard d’euros dans cette flotte et au début de son activité, une fois en exploitation, Iryo générera environ 2.600 emplois directs et indirects et prévoit d’attirer 50 millions de passagers en 10 ans, établissant un nouveau standard de voyage à grande vitesse en Espagne.
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