Allemagne : début des travaux de la liaison fixe du Fehmarn Belt
Les travaux de construction de la liaison fixe du Fehmarn Belt ont débuté ce mardi du côté allemand avec tunnel sous-marin qui doit relier l’Allemagne au Danemark. Ce projet de 7 milliards d’euros sous la mer Baltique devrait être achevé en 2029.
Le 29 juin 2007, après des années de discussions, les gouvernements du Danemark et de l’Allemagne se mettaient d’accord sur la construction d’une liaison fixe à travers le détroit du Fehmarn. Jusqu’ici, ce détroit de 19km ne pouvait être traversé qu’en une heure de ferry entre Puttgarden, à l’extrême nord allemand, et Rødby sur l’île danoise de Lolland.
Fondée en 2009, la société danoise Fermen A/S a été chargée de planifier et préparer le mégaprojet.
En mars 2020, la Commission européenne concluait que le modèle de financement public du Danemark pour le tunnel ferroviaire et routier du Fehmarn Belt vers l’Allemagne était compatible avec les règles de l’UE en matière d’aides d’État.
Un lien pour tout une région
Le tunnel du Fehmarn Belt est une partie importante du réseau de transport européen. Avec la liaison fixe de l’Øresund entre Copenhague et Malmö, la liaison Fehmarnbelt rapprochera la Scandinavie et l’Europe centrale via le corridor appelé Nord-Sud.
Le tunnel permettra à la population de cette région de Scandinavie de bénéficier de la croissance et la prospérité. Neuf millions de personnes vivent actuellement entre les villes de Hambourg, Kiel, Lübeck, Copenhague et Malmö.
Le tunnel devrait être le plus long tunnel immergé existant au monde. Il comprendra une double voie ferrée et une autoroute à quatre voies s’étendant sur une longueur totale de 18km. La construction de ce tunnel constitue le plus grand projet de transport jamais mené en Europe du Nord, le classant parmi les plus importants projets d’infrastructures au niveau mondial.
Le plus grand tunnel immergé
L’option retenue verra la construction d’un tunnel tubulaire immergé de 1,7 km pour accueillir quatre voies routières et deux voies ferrées pour le trafic de transit. Le pont existant sera conservé et rénové pour les piétons, les cyclistes et les accès routiers locaux.
« La liaison Fehmarnbelt est un projet de construction incroyablement important pour le Danemark et l’Allemagne, voire pour toute l’Europe », a déclaré le ministre danois des transports, Benny Engelbrecht. « Il s’agit d’une étape importante dans la longue histoire de la connexion Fehmarnbelt, et je suis heureux qu’aujourd’hui nous ayons mis la pelle en terre à Puttgarden, de sorte que nous travaillons maintenant des deux côtés vers l’objectif commun. »
Les éléments requis pour le tunnel proprement dit doivent provenir d’une usine spécialement construite à Rødbyhavn, au Danemark, sur l’île de Lolland en face de Fehmarn. Au total, 89 de ces éléments de tunnel en béton armé doivent y être produits, chacun d’environ 217 mètres de long et pesant 73.000 tonnes. Cela correspond à la taille d’un porte-conteneurs de taille moyenne. Les pièces sont ensuite posées et reliées les unes aux autres dans le canal maritime. Une opération qui devrait commencer en 2024.
L’Allemagne démarre enfin
Les travaux avaient déjà commencé du côté danois, où une certaine unanimté a régné même du côté des écologistes, que l’on aurait pu croire en retrait de ce projet.
Côté allemand en revanche, de nombreux procès et de longues procédures d’approbation ont retardé de plusieurs années le début de la construction du tunnel. Outre les nombreuses poursuites civiles, le long processus d’approbation du côté allemand, en particulier le processus d’approbation du plan de sept ans, a retardé la mise en œuvre du projet.
Après que le Tribunal administratif fédéral ait rejeté les dernières poursuites contre le projet il y a un an, les constructeurs de tunnels reçurent le feu vert du côté allemand. Cette semaine donc, les travaux ont été officiellement lancés avec une cérémonie de déblaiement à Puttgarden ce 29 novembre.
Le Danemark défie déjà la mer à près de 500 mètres de ses rives. En excavant le sable et les pierres pour la tranchée du tunnel – pour un total de 19 millions de mètres cubes -, le pays s’est quelque peu agrandi de 300 hectares là où se trouvait auparavant une portion de la mer Baltique.