Écosse ? Talgo ? Pas d’usine ferroviaire.
L’usine de trains n’existe plus. L’idée même d’une usine de trains n’existe plus. Les rêves d’une usine ferroviaire dans un coin oublié de l’Écosse ont été anéantis, une fois pour toutes. C’est le dernier épisode de la longue saga d’un ancien site de centrale électrique situé sur les rives de la rivière Forth, à peu près à mi-chemin entre Édimbourg et Stirling.
Une ligne de chemin de fer moribonde qui emprunte une route pittoresque le long de la rive nord de la rivière Forth semble devoir rester inactive dans un avenir prévisible. Tel est le sort de la ligne du Kincardineshire, qui relie Dunfermline à Alloa, où circulaient autrefois des trains de marchandises presque toutes les heures et qui a longtemps été considérée comme la liaison manquante pour les déplacements domicile-travail.
L’envie d’autres projets
La ligne est tombée en grande partie en désuétude lorsqu’un monument industriel écossais a été démoli sur une période de trois ans à partir de 2018, le point culminant étant l’abattage explosif de l’imposante cheminée en 2021. La centrale électrique de Longannet était la plus grande centrale au charbon jamais construite en Écosse. Cependant, les politiques énergétiques plus vertes et l’arrêt de l’exploitation du charbon ont entraîné la désaffectation de l’édifice des années 1960. La ligne qui la desservait a connu le même sort.
Les initiatives du gouvernement écossais se succèdent. Les appels à la réouverture de la ligne et au rétablissement des services de transport de passagers, interrompus depuis longtemps, sont jusqu’à présent restés lettre morte. Les militants et les habitants de la région ont vu les services ferroviaires rétablis à Alloa (à l’extrémité ouest de la ligne) et le projet ferroviaire de Levenmouth, très attendu, inauguré en 2024 à seulement 32 km de là. Le projet de Levenmouth présente de nombreuses similitudes : il utilise des voies ferrées moribondes et est d’une longueur similaire.
Une voie rapide vers nulle part
Aujourd’hui, un journal local a mis fin aux spéculations sur la construction d’une usine d’assemblage de trains sur le site. Cela fait six ans qu’il a été question pour la première fois que le fabricant espagnol de trains à grande vitesse Talgo pourrait établir une usine sur le site de la centrale électrique. Toutefois, le sort de ce projet a été pratiquement scellé lorsque le précédent gouvernement britannique a annulé une grande partie du projet de train à grande vitesse HS2.
Talgo avait déjà perdu l’appel d’offres pour la fourniture du matériel roulant de HS2, et de faibles espoirs subsistaient quant aux contrats de construction de nouveaux trains pour les services conventionnels à travers le Royaume-Uni. Ces projets n’ont pas abouti. Aujourd’hui, le journal local Alloa Advertiser rapporte qu’un porte-parole de Talgo a tiré un trait sur ses projets pour Longannet. « Les plans pour Longannet étaient étroitement liés au projet HS2, ce qui n’est plus le cas », indique une déclaration citée.
Requête sur la carrière et espoirs de port franc
S’adressant aux médias, la représentante élue de la région, Shirley-Anne Somerville, a déclaré que la fin de l’intérêt de Talgo était décevante. Elle a indiqué qu’elle souhaitait rencontrer Scottish Enterprise, l’agence de développement économique du gouvernement écossais, afin d’explorer les possibilités. Cette nouvelle ne laisse pas beaucoup de place à l’optimisme.
Le site a suscité l’intérêt d’une entreprise locale de granulats, Tillicoultry Quarries, comme l’a rapporté notre plateforme sœur, RailFreight.com, il y a un peu moins d’un an. L’attrait d’une infrastructure ferroviaire semblait être un mariage fait à Kincardine, si ce n’est au paradis. Cependant, jusqu’à présent, rien n’a été fait et la société est restée silencieuse sur le sujet, malgré plusieurs demandes de commentaires. Il est entendu que Tillicoultry Quarries a acheté un terrain sur le site en 2021. Néanmoins, l’espoir de voir la ligne trouver une nouvelle utilisation demeure. Elle se trouve dans le port franc désigné de Forth Green et pourrait également desservir le développement industriel de l’arsenal de Rosyth.